UNE RENCONTRE
C'est en 1978 qu'après une rencontre entre le ministre de la coopération de la nouvelle République du Cap-Vert, Monsieur José BRITO et Pierre ZUMBACH secrétaire général de l'Union internationale de protection de l'enfance (UIPE) que Monsieur Willy DONZE, Conseiller d'Etat et aux Etats est informé de l'ampleur des besoins au Cap-Vert.
Il décide d'évaluer sur place, en compagnie de Monsieur Roland BERGER, qui sera le premier président de l'ACVG, la situation de l'archipel, à l'époque largement méconnu.
Le constat établi au retour est alarmant: ils ont découvert des îles dispersées, dépourvues de toutes ressources dignes de ce nom, situation encore sensiblement aggravée par neuf années de sécheresse consécutives.
Une série d'éléments positifs viennent cependant contrebalancer le pessimisme ambiant: les responsables du pays et l'ensemble de la population ont relevé le défi du sous-développement avec un courage et une foi exemplaires. Malgré un déficit alimentaire permanent, les habitants travaillent d'arrache pied pour subsister et tenter d'améliorer tant soit peu leurs conditions de vie. Toutes les personnes aptes au travail sont mobilisées sur des chantiers de survie: dans les vallées, on édifie à mains nues des barrages, des canaux d'irrigation, des terrasses de culture, des forages de puits, des exploitations de pêche sommaires.
Sur le plan politique, le pays est administré par de jeunes ministres qui se consacrent entièrement au relèvement de leur pays. La corruption, le parasitisme et les conflits tribaux sont inexistants. Tous ces facteurs positifs engagent de nombreux états et ONG à se lancer dans des programmes d'envergure destinés à reconstruire l'économie du pays.
QUE FAIRE?
Que faire au modeste niveau genevois pour contribuer à l'effort de développement du Cap-Vert?
C'est à Willy DONZE que revient le mérite de trouver la solution, à savoir la création d'une association Cap-Vert Genève (ACVG), qui se donnerait pour but de sensibiliser la population genevoise aux problèmes vitaux de cette région et d'apporter une aide concrète et bien ciblée à ce pays attachant parmi les plus démunis du globe.
C'est dans ce cadre qu'une poignée de citoyens genevois se réunissent en assemblée constitutive, montrant ainsi leur volonté de maintenir la vocation d'échanges et de solidarité de notre canton.
L'ACVG aura rapidement l'occasion d'entrer en activité à la suite d'une demande de financement d'un projet de modernisation de la pêche artisanale dans l'île de Brava adressée conjointement à l'UIPE et évaluée à environ 450'000 US dollars. Le projet rencontre immédiatement l'adhésion de l'association, Willy DONZE et Roland BERGER ayant observé que, paradoxalement, si le sol volcanique est pauvre et peu fertile, faute de pluie, les îles de l'archipel sont entourées par une mer particulièrement riche.
Ce programme ambitieux et complexe nécessitera sur place la présence d'un organisateur et d'un formateur de niveau supérieur, en la personne de Monsieur Christian CORMINBOEUF qui s'installera avec sa famille dans l'île voisine de Fogo, qui va bénéficier, elle aussi d'un projet de pêche similaire, grâce à l'action de notre consultant. Ce projet, uvre de longue haleine va être mené à bien avec brio par Christian CORMINBOEUF, avec la participation active des pêcheurs.
De son côté, l'ACVG était bien consciente que le succès de l'opération Brava-Fogo reposait entièrement sur une information de qualité auprès de la population genevoise et des autorités cantonales et communales afin de contribuer à la connaissance du Cap-Vert et d'assurer le financement de ce projet et des projets futurs.
A cet égard, l'intérêt et l'engagement des communes ont été déterminants, ainsi que le rôle que les médias ont joué pour faire partager au public les objectifs de l'association. Les communes genevoises continuent à être nos partenaires privilégiées pour le financement de nos projets.
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